lundi 16 janvier 2012
Nîmes : Suspecté de détourner l’argent des Labradors
Une surprenante affaire de chiens venait vendredi devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Charles Sant, 60 ans, répondait du délit d’abus de confiance, de faux et d’usage de faux.
90 000 € détournés
En fait, il est suspecté d’avoir détourné de l’argent au préjudice de l’antenne d’une association canine chargée d’améliorer les races de retrievers comme les labradors ou les goldens retrievers. Les faits reprochés se sont déroulés à Blauzac entre 2003 et 2005. L’affaire a donné lieu à un dépôt de plainte en avril 2006, puis à la désignation d’un juge d’instruction. L’estimation des détournements avoisine les 90 000 €.
Les investigations ont mis au jour le rôle de l’ancien trésorier de l’association, en l’occurrence Charles Sant qui se trouvait à la barre pour s’expliquer sur l’affaire. L’homme indique avoir commis des faux pour se rémunérer. Tellement investi dans l’association, il avait fini par perdre sa santé à s’occuper de la promotion de ces chiens magnifiques.
"Mais pourquoi rester dans l’association ?", demande benoîtement le président Bruno Lavielle. La réponse fuse. "J’avais l’amour du chien de travail. Je voulais valoriser le chien de travail", répond le prévenu qui ne conteste pas les faits mais les met en perspective et nuance largement les montants en question.
"Vous avez ici le chevalier blanc des goldens retrievers"
Pour l’avocate de l’association, Me Valérie Bach, l’affaire provoque "un certain écœurement. J’imaginais qu’aujourd’hui, dans un regain de dignité, il se présenterait devant votre tribunal et viendrait passer condamnation et assumer sa responsabilité. Vous avez ici le chevalier blanc des goldens retrievers. Il aime le chien de travail", ironise avec acidité l’avocate qui parachève une plaidoirie très mordante en évoquant une vieille affaire où le prévenu avait été condamné à Avignon en 2003. Il s’agissait de sommes d’argent en lien avec une maison de retraite.
"Chaque fois qu’il a une passion, c’est au préjudice des personnes qu’il aime". Et pan ! Pour l’accusation, la culpabilité du prévenu est évidente et elle justifie, pour le substitut du procureur de la République, Éric Émmanuelidis, une condamnation de deux ans de prison avec une amende.
Avant de plaider en défense, Me Isabelle Mimran n’a pas manqué de souligner (avec humour), le côté doberman ou bouledogue, c’est selon, de la plaidoirie de sa consœur. Sur le fond, elle a surtout contesté les montants réclamés par l’association et a insisté pour dire que des dossiers autrement plus graves venaient d’être examinés par le tribunal. "Je ne vois pas quel sens cela aurait que de lui infliger deux ans ferme."
Le jugement a été mis délibéré au 3 février. En fin d’audience, un membre de l’association (qui avait écouté attentivement les débats), vêtu d’une cravate bleue avec des labradors blancs, s’est avancé pour saluer le prévenu en l’invitant à se soigner. Lequel a remercié tout en disant que l’affaire "n’empêchait quand même pas l’amitié". "Non ! L’amitié, elle en a pris un coup".
Source midi libre
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