lundi 26 janvier 2015

Une soixantaine d’éléphanteaux capturés au Zimbabwe, la Fondation s’indigne



C’est l’organisme Code Animal qui révèle une info diffusée dans les médias étrangers et confirmée officiellement par les autorités du Zimbabwe (23/1/15). Une soixantaine d’éléphanteaux ont été capturés dans ce pays d’Afrique australe afin d’être exportés vers la Chine, l’Etat des Emirats Arabes Unis et la France. « Une quinzaine d’éléphanteaux sont destinés aux cirques et aux zoos français, qui se seraient d'ores et déjà portés acheteurs » explique Franck Schrafstetter, président de Code Animal. Les bébés, âgés de 2 à 5 ans, ont été capturés dans la nature. « C’est un âge où ils sont très dépendants de leurs parents et cette séparation aura des conséquences désastreuses pour leur équilibre » poursuit-il.

60 000 DOLLARS, LE PRIX D’UN ÉLÉPHANTEAU


Officiellement, le Zimbabwe s’abrite derrière la régulation du nombre d’éléphants, qui seraient trop nombreux à l’état sauvage dans ce pays. Le Daily Mail rapporte en effet les propos de Jerry Gotora, président de du Zimbabwe's parks and wildlife management authority (organisme qui gère les réserves et leur faune sauvage, NDLR) : « La population d’éléphants n’est pas durable, explique-t-il. Il y a aujourd’hui 80 000 éléphants, mais seulement une capacité pour la moitié d’entre eux ». D’où la nécessité, selon lui, de se séparer d’un certain nombre d’individus. « Ce n’est pas pour les sauver d’un massacre qu’on a prélevé ces bébés dans la nature mais bien pour les vendre à des structures où ils seront enfermés jusqu’à la fin de leur vie » répond Franck Schrafstetter. Autre facteur qui explique la vente de ces pachydermes : à l’instar de la Namibie, du Botswana et de l’Afrique du Sud, le Zimbabwe a été autorisé par la Cites* à classer l’éléphant en Annexe II, ce qui signifie que son commerce international peut être autorisé.

Officieusement, le pays est accusé de faire de l’argent sur le dos des éléphants. « Chaque individu peut coûter jusqu’à 60 000 dollars » rappelle Franck Schrafstetter. Le Zimbabwe - par la voix de Walter Mzembi, le ministre du Tourisme - a expliqué que l’argent serait réinvesti dans les réserves nationales… censées protéger les animaux et où ces mêmes autorités capturent des bébés éléphants pour les vendre aux pays riches. « De nombreux pays européens comme l’Allemagne refusent aujourd’hui de puiser dans les populations d’éléphants sauvages, et la France fait malheureusement figure d’exception » regrette le président de Code Animal.

PÉTITION EN LIGNE


Au niveau international, plusieurs pays ont en effet récemment interdit les animaux sauvages dans les cirques. « Cette vente, autorisée par le gouvernement français, semble cautionner cette pratique, alors même que la captivité est source de souffrance pour ces animaux » dénonce l’association, qui évoque « un bond de trente ans en arrière ». Car selon l’organisme de protection animale, la capture du dernier éléphant d’Afrique sauvage remonterait à 1988. Pour Reha Hutin, Présidente de la Fondation 30 Millions d’Amis, « prélever un animal sauvage dans la nature pour le rendre captif va totalement à l’encontre de la sensibilité croissante des Français à l’égard des animaux ».


Code Animal a d’ores et déjà écrit à Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie afin de lui demander de renoncer à toute autorisation de vente d'animaux prélevés à l'état sauvage. Des questions écrites ont également été posées en séance à l’Assemblée nationale. Des initiatives soutenues pleinement par la Fondation 30 Millions d’Amis, qui milite pour une interdiction des animaux sauvages dans les cirques.

*Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction
Source : 30MA

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