jeudi 27 octobre 2016

Entre 1970 et 2012, la Terre a perdu plus de la moitié de ses animaux vertébrés (et ça continue)




GETTY IMAGES/ISTOCKPHOTO
Ces éléphants existeront-ils encore dans quelques années?
ENVIRONNEMENT - Selon le nouveau rapport "Planète Vivante 2016" produit par WWFet dévoilé ce jeudi 27 octobre, les espèces pourraient avoir perdu 67% de leurs effectifs d'ici à 2020, par rapport à 1970.

Ce sera le cas si l'humanité continue à surexploiter la Terre. Car entre 1970 et 2012, l'effectif des populations de vertébrés a déjà reculé de 58%. Dans son précédent rapport, WWF rapportait que ce déclin était de 52% entre 1970 et 2010.

2% d'animaux en moins par an

"En d'autres termes, l'abondance des populations de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons a, en moyenne, chuté de plus de moitié en l'espace de 40 ans", écrit l'ONG. Avec une moyenne de 2% d'animaux en moins par an, en 2020, il y aura donc 67% de vie en moins sur Terre.

Tous les deux ans, le WWF décrypte l'indice planète vivante (IVP), qui mesure l'évolution de 14.152 populations appartenant à 3706 espèces vertébrées (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens, reptiles). Cette IVP sert de baromètre pour connaître l'état de la planète.

Les animaux d'eau douce sont les plus touchés

Ce sont surtout les animaux vivant en eau douce qui subissent le plus l'impact de l'activité humaine. Entre 1970 et 2012, l'effectif moyen de ceux-ci a baissé de 81%. Pour les autres animaux marins (des océans et des mers donc), le déclin est de 36%. Quant à celui des animaux terrestres, il est de 38%.

Les principales menaces concernant les espèces terrestres et d'eau douce sont la perte et la dégradation des habitats ainsi que la surexploitation, selon WWF. Pour les espèces marines, il s'agit aussi de la dégradation des habitats et de la surexploitation, mais également du réchauffement climatique.

Besoin d'1,6 planète Terre
WWF explique que certaines limites ne devraient pas être dépassées si nous voulons maintenir la vie sur Terre. Celles-ci sont au nombre de 9:
  1. L'intégrité de la biosphère (ou la destruction des écosystèmes et de la biodiversité)
  2. Le changement climatique
  3. L'acidification des océans
  4. Le changement des écosystèmes terrestres
  5. L'utilisation insoutenable de l'eau douce
  6. La perturbation des flux biogéochimiques (azote et phosphore dans la biosphère)
  7. L'altération des aérosols atmosphériques
  8. La pollution par des substances nouvelles
  9. L'appauvrissement de l'ozone stratosphérique
Problème: selon le rapport de WWF, nous en avons déjà dépassé quatre d'entre elles: changement climatique, intégrité de la biosphère, modification des écosystèmes terrestres ainsi qu'aux flux biogéochimiques. Actuellement, pour subvenir à nos besoins, nous aurions besoin d'1,6 planète Terre.
Sixième extinction de masse
WWF rappelle que nous avons probablement déjà entamé la sixième extinction de masse. Il s'agit d'une disparition massive des animaux, qui d'habitude a mis des milliers voire des millions d'années à se produire, sauf que cette fois-ci elle se réalise à l'échelle d'une vie humaine. L'ONG ajoute que nous entrons peut-être dans une nouvelle ère, celle de l'Anthropocène, caractérisée par la capacité des êtres humains à profondément transformer la Terre.
Si WWF est lucide, elle n'est pas pour autant totalement pessimiste. Rappelons que cette année, un accord mondial pour combattre le changement climatique a été signé par 195 pays lors de la COP21 de Paris. Si de plus en plus, les Etats prennent conscience de la fragilisation croissante de la planète, il faudra toutefois, selon l'ONG, "rompre avec la prise de décision court-termiste pour adopter une vision inter-générationnelle complète privilégiant le long terme".

En d'autres termes, agir maintenant, et pour longtemps, si nous ne voulons pas qu'en 2020, la planète soit peuplée de 67% de moins d'animaux.

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